digital détox bien-être

 

Smartphone, PC, tablettes, jeux vidéo, TV… en une dizaine d’années, les écrans ont envahi nos vies, l’air de rien, petit à petit. Si bien qu’aujourd’hui, déjeuner sans téléphone relève presque du défi ! Au restaurant, il suffit de jeter un oeil aux tables voisines pour réaliser l’omniprésence du digital.

Loin de moi l’idée de fulminer le digital : je suis la première à apprécier mon smartphone, à trouver pratique de surfer sur le web pour y dénicher toutes sortes d’infos.

En revanche, je suis aussi convaincue de l’importance d’être vigilant quant à son utilisation. Car le temps passé sur nos écrans, c’est moins de temps pour nos relations amicales/familiales et notre sommeil.

Sur ce point, la méditation m’est précieuse. Car elle m’invite régulièrement à m’interroger sur ma relation au digital, dans ma vie pro et perso.

Ce sont ces réflexions et questionnements que j’ai envie de vous partager aujourd’hui, au travers de cet article « digital détox ».

En 3 points :

 

I-Je prends conscience de ma relation au digital – pour vous aider dans votre réflexion, essayez l’exercice en bas de cet article –

Quand on parle de « digital détox », la première étape est de dresser son état des lieux :

« Aujourd’hui, où en suis-je de ma relation avec les écrans : TV, tablette, smartphone, ordinateur… :

 combien de temps est-ce que je passe chaque jour sur écran ?

 quels effets cela produit-il sur moi ? Comment est-ce que je me sens ?

♦ cela a-t-il des conséquences sur ma vie personnelle, sociale, professionnelle ? Si oui, lesquelles ? »

Bien souvent, nous sommes capables d’évaluer le temps passé sur écran, quand nous travaillons, quand nous regardons un film/une série… Mais qu’en est-il de toutes ces minutes, prises par ci par là, pour surfer sur le web, consulter les réseaux sociaux ou sa messagerie ?

L’exercice est intéressant car il permet de réaliser le temps véritablement passé, chaque jour, sur écran… souvent supérieur à celui que nous estimions de prime abord. Rien d’étonnant à cela : quand on reçoit un sms ou email agréable – un merci, un  compliment, une blague, un article intéressant…-, notre cerveau produit de la dopamine à l’origine de cette sensation d’addiction. La tentation est grande alors de rester connectés.

Pour définir notre relation au digital, il y a le temps passé. Il y aussi notre ressenti, élément clef de notre bien-être que nous pouvons définir, en nous interrogeant :

« Comment est-ce que je me SENS quand je consulte mes sms, mes emails, les réseaux sociaux… ? Quelles sensations cela procure-t-il en moi :

 sensation que le temps s’accélère ou s’arrête : « Cela fait déjà une heure que je surfe sur le web ?! Je n’ai pas vu le temps passer… »

 irritabilité, frénésie, ras le bol, épuisement, satisfaction, joie… ? »

Savoir nous relier à notre ressenti est essentiel car, contrairement au « mode mental » qui aurait tendance à nous induire en erreur par des injonctions du type « Allez, encore quelques minutes sur les réseaux sociaux ! », notre ressenti physique ne nous trompe pas, il nous envoie des informations justes. Cela suppose de nous arrêter pour nous relier, écouter les messages qu’il nous envoie et leurs impacts : tensions, oppression, étouffement, légèreté…

Enfin, il est un troisième point sur lequel il est intéressant de nous attarder quand nous choisissons de faire le point sur notre relation au digital : les conséquences sur notre vie de tous les jours, personnelle et professionnelle.

Peut-être sont-elles inexistantes ? Cela signifie sans doute que nous savons réguler notre utilisation du digital, en nous fixant des temps limités de connexion : bravo !

Ce n’est toutefois pas toujours le cas : l’omniprésence du digital peut avoir des conséquences dommageables, dans notre vie professionnelle :

 quand nous consultons ou répondons à notre smartphone alors que nous sommes en entretien, quel message envoyons-nous à notre interlocuteur ? Sans compter que, parce que nous ne sommes pas pleinement présents à lui, nous perdons une partie de son contenu…

♦ quand nous avons besoin d’être concentrés pour rédiger une note ou boucler un dossier, est-ce vraiment efficace de garder notre boîte emails ouverte, notre smartphone allumé ? Ne prenons-nous pas le risque de nous laisser distraire par telle notification, tel mail qui arrive et auquel (croit-on !) il est impératif de répondre immédiatement ?

♦ quand nous avalons à la va vite notre sandwich devant notre PC, sommes-nous vraiment présents à ce que nous faisons ? Ne mangeons-nous pas en « mode robot », une bouchée en appellant une autre ? Nous n’apprécions pas cette pause ni ne facilitons notre digestion.

Il en va de même dans notre vie personnelle :

 quand nous écoutons d’une oreille distraite ce que nous dit notre enfant ou notre conjoint tout en consultant nos messages, quel intérêt manifestons-nous pour cet échange ?

quand nous terminons notre journée en pianotant sur notre écran, nous ne nous mettons pas en conditions favorables pour trouver le sommeil. Selon une étude de l’hôpital Brigham and Women’s à Boston (EU), rendue publique en 2015, la lumière bleue en provenance des LEDS des écrans empêcherait la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. Voilà pourquoi, il est recommandé de ne plus consulter nos écrans, au moins une demi-heure avant d’aller nous coucher. Sans compter que les garder à nos côtés, sur notre table de chevet par exemple, c’est inviter notre esprit à rester connecté. L’idéal serait donc de les laisser hors de notre chambre. Si notre smartphone fait office de réveil, filons investir dans un bon vieux radio réveil : notre sommeil n’en sera que meilleur ! 

 

Faire le point de notre relation au digital, c’est peut-être réaliser, au final, que nous sommes « addicted » : nous ne pouvons plus nous passer d’écrans ou il nous est difficile de vivre plusieurs heures sans. Avec, nous l’avons vu, un impact préjudiciable pour notre bien-être et la qualité de nos relations.

 

II- Vers la « détox numérique » : quels bénéfices à moins consommer du digital ?

Ce n’est pas tant le digital que son utilisation excessive ou inappropriée qui est dommageable, ainsi que l’illustrent les exemples mentionnés ci-dessus. C’est le constat que dresse également Christophe André, auteur, conférencier et psychiatre : « la pollution n’est pas que dans l’air ou la nourriture. Elle est aussi psychologique et sociale ; elle se traduit par une sur sollicitation à manger, à acheter et à consommer du digital »

Bien évidemment, le digital est utile et présente plusieurs avantages :

 il donne accès à toutes sortes d’informations depuis chez soi ou son bureau,

 il permet de rester en lien avec ses proches vivant éloignés – téléphone, Skype – ou d’optimiser son temps de travail –visioconférences –

 il peut être synonyme de gain de temps –commander à n’importe quelle heure, tranquillement assis chez soi, certains articles sur internet plutôt que de courir les magasins, le week-end –

En revanche, l’usage que nous en faisons peut s’avérer néfaste pour notre bien-être. Car le temps passé sur écran – TV, ordinateur, tablette, smartphone soit 3h25 par jour ! *-, c’est moins de temps pour nos relations familiales et amicales, moins de temps pour notre sommeil.

Or, nous avons besoin de ces temps précieux pour :

 créer du lien social. Nous ouvrir aux autres, prendre soin de nos relations, en créer de nouvelles, voilà ce qui donne du sel à notre vie ! Ce n’est pas en discutant derrière nos écrans, à coups de sms ou emails, que nous pourrons tisser des liens et échanger véritablement. La communication, ce sont des mots et aussi tout un tas de signes, relevant du non verbal et qu’il est impossible d’appréhender via un écran. Ces éléments – gestuelle, comportements…- sont essentiels : ils nous renseignent sur le message et l’intention de notre interlocuteur, ils nous permettent de saisir plus finement la teneur de son message.

 nous ressourcer au calme. Ce que le médecin américain Jon Kabat-Zinn, à l’origine du programme MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction) nous rappelle : « Avec nos téléphones portables et nos agendas téléphoniques, nous pouvons désormais être en contact à tout moment, avec tout le monde et n’importe qui. Mais en même temps, nous courons le risque de n’être jamais en contact avec nous-mêmes.»

Dans ce rythme effréné qu’est souvent le nôtre, entre travail, vie personnelle et sociale, quelle part accordons-nous à notre bien-être ? Pour certains, cela passe par une pratique sportive qui aide à lâcher le « mode mental ». Qu’en est-il de ces moments privilégiés, seuls avec nous-mêmes, où nous nous posons, en silence, lâcher le « mode faire », simplement ressentir notre respiration, ÊTRE. Cela peut paraître surprenant (à quoi bon ?), irréaliste (comment tout arrêter alors qu’il y a tant à faire ?!), non urgent. En effet, nous poser au calme, même quelques minutes, n’est pas urgent. Réparer une fuite, répondre à un appel d’offres dans les délais… tout cela est urgent : si on ne le fait pas, les conséquences seront fâcheuses.

Nous poser n’est pas urgent mais c’est important. Des zones de notre cerveau, appelées zone par défaut, favorisent notre créativité et notre empathie. Or, elles ne s’activent que lorsque nous ne faisons rien.

D’autre, part, ne jamais ralentir, c’est prendre le risque de voir filer notre vie, mois après mois, année après année, avec, au final, une perte de sens. C’est le constat que font certains, arrivés à la quarantaine ou la cinquantaine…

Voilà pourquoi, régulièrement, il est essentiel de dire STOP, de choisir de nous isoler (sans écran 😉) quelques minutes, ne rien faire, plus de problèmes à résoudre, de défis à relever, de tâches à accomplir. Nous faire un précieux cadeau, une parenthèse dans nos vies à 100/h. 

C’est parce que nous ferons le choix de ce mouvement intérieur que nous serons capables de mieux vivre avec les tracas du quotidien :  relations tendues voire conflictuelles, émotions déstabilisantes, pensées parasites…

Cela suppose envie et détermination, l’envie de développer une autre façon d’être avec le digital.

 

III- Je choisis la « digital détox »

Il ne s’agit pas de supprimer tout écran mais de voir comment revenir, pas à pas, à notre rythme, à une utilisation plus bénéfique du digital.

Le point de départ est notre intention, celle de faire différemment, de casser nos habitudes souvent bien ncrées. Cela peut être quelques mots répétés, en conscience, chaque matin : « Je CHOISIS de me détacher du digital pour faire de la place à mes relations et à mon sommeil » Ils nous donnent l’élan de passer à l’action.

Puis vient la mise en pratique qui suppose cadre et soutien :

1- Cadre. Soit de nouveaux comportements :

♦ décider de plus consulter ses écrans, si tôt sorti du lit ou le soir avant de se coucher : « Je ne démarre pas et ne finis pas ma journée avec un écran »

 essayer un repas sans écran. Cela peut être s’isoler pour déjeuner, en silence, se relier à ses sens : goût bien sûr mais aussi odorat et vue. Expérience étonnante qui mérite le détour 😉 ! Cest aussi  privilégier les repas avec collègues ou amis et retrouver le plaisir des échanges sans téléphone.

♦ avant de consulter son téléphone, régulièrement s’interroger sur la pertinence et l’utilité de son geste : est-ce indispensable ? « Si j’utilisais ce temps pour ne rien faire ou faire autre chose qui me convienne davantage : lire, écouter de la musique, marcher… ? »

♦ au travail, choisir de ne regarder ses emails que trois ou quatre fois par jour : dans la matinée, le midi, dans l’après-midi et le soir, une heure avant de quitter son travail par exemple, fonction de ce qui est possible pour chacun.

Avec à la clef :

-une plus grande sérénité : « Je redeviens acteur de ma gestion du digital, je ne suis plus soumis à cette frénésie qui m’amène à consulter sans cesse mes écrans. »

-et une meilleure gestion de son temps : souvent, nous sommes plus créatifs pendant les premières heures de la matinée. Dommage d’utiliser ce temps précieux pour consulter ses emails. Pourquoi ne pas essayer de le consacrer  à des activités qui demandent créativité et concentration ? Rien n’empêche ensuite d’opérer quelques ajustements : regarder ses mails un peu plus souvent, conserver son smartphone à proximité car on attend un appel important… Expérimenter et ajuster, voilà la cléf !

2-Soutien :

On dit que l’homme n’aime pas le changement. Mettre en place une nouvelle habitude demande aussi du temps : on parle de 21 à 60 jours consécutifs. Enfin, on a beau être convaincu des bénéfices d’une moindre utilisation du digital, il y a fort à parier que notre envie d’en sur consommer reprenne le dessus. Voilà pourquoi, il est précieux de s’entourer de personnes proches qui sauront nous motiver à garder le cap que nous nous sommes fixé. Attention au choix de ces personnes : évitons les rabat-joie et privilégions celles qui nous redonneront de l’énergie quand nous aurons envie de baisser les bras.

Ce précieux soutien va de pair avec la bienveillance avec nous-même. Inutile de nous malmener quand nous nous surprenons à consommer plus de digital que prévu. Les études en psychologie positive montrent combien il est préférable de rester bienveillants avec nous-mêmes : nous dire des mots doux et encourageants , comme ceux que nous savons dire à nos proches dans une situation similaire.

Tout en gardant à l’esprit que demain est l’occasion d’un nouveau départ vers un quotidien plus léger, présent, apaisé où nous ne subissons plus le digital mais CHOISISSONS sa place dans notre vie, celle qui nous convient.

 

 

* Source : Etude Emploi du temps 2010, menée par l’INSEE et portant sur 17 383 personnes de 11 ans ou plus.

 

EXERCICE 

« Je prends conscience de ma relation au digital »

J’essaie une journée SANS écran – ni tablette ni smartphone ni PC ni TV – le week-end ou pendant mes vacances.

Plutôt que de la vivre comme une privation, je l’aborde sous forme ludique, à l’image d’un défi que je me lancerais.

À la fin de cette journée, je me relie à mon ressenti :

« Comment est-ce que je me sens : plus léger(e), plus apaisé(e), plus présent(e) à ma vie ? Ou bien au contraire, j’ai trouvé l’expérience difficile,  j’éprouve une sensation de manque ? »

 

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