Jouer de la clarinette hindoue peut nous aider à mieux gérer notre stress 🙄
Cette phrase n’est pas de moi, elle est de Patrick Légeron, médecin, spécialiste dans la gestion du stress au travail et fondateur de STIMULUS, cabinet expert du bien-être et de la santé au travail.
Qui conclut sa formation * par cette phrase que je vous résume en quelques mots :
« Pratiquez un hobby, n’importe lequel : collection de timbres d’Andorre, ou bien jouez d’un instrument, quel qu’il soit, la clarinette hindoue par exemple. »
En l’écoutant, j’étais tout sourire !
Il s’agit de la formation : « Lutter contre le stress au travail » * animée donc par Patrick Légeron, que j’ai eu la chance de découvrir le mois dernier, sur le site weelearn. Un vrai coup de coeur !
Pro, percutant, accessible, clair, Patrick Légeron nous livre des pistes concrètes pour aborder le stress au travail.
Objectif : prendre conscience que « le stress est bel et bien une réalité. Pour autant, il n’est pas une fatalité. »
Avant de poursuivre, arrêtons-nous quelques instants sur :
A- ce qu’est le stress au travail
B- et sur ses effets : pourquoi le stress peut-il être si nuisible ?
A- Qu’est-ce que le stress au travail ?
Le stress au travail est devenu une réalité qui peut ronger à petit feu. Et dont les causes sont aujourd’hui bien identifiées :
* une charge importante de travail, un rythme soutenu quasi permanent avec la sensation de finir la journée à bout de souffle
* des relations – collègues, clients, hiérarchique…– pas toujours évidentes pour ne pas dire difficiles. Qui n’a pas connu un collègue qui lui « tape sur les nerfs » ?
* des délais intenables ou « comment rendre un dossier impeccable pour hier »
* une interruption fréquente dans ses tâches : à peine installé à son bureau et voici le téléphone qui sonne, un collègue qui débarque à l’improviste….
* le caractère ennuyeux ou inintéressant de certaines tâches pourtant incontournables
* le manque voire l’absence de reconnaissance et/ou de valorisation… Un « merci », une parole encourageante ? Non, jamais entendu….
S’ajoutent :
* des difficultés pour se concentrer – pas facile en effet quand on travaille en open space –
* la fatigue liée au décalage horaire, suite à de fréquents déplacements sur tous les fuseaux…
* sans parler des transports : dur, dur de rester zen, debout dans un wagon, coincé tel un sandwich…
Ainsi que nous le rappelle Patrick Légeron, c’est Hans Selyé dit « le père du stress » qui, en 1936, a décrit comment fonctionne le stress. En 3 phases :
1-Phase d’alarme ou d’alerte, à l’origine de différentes manifestations physiques visuelles : poils qui se hérissent, cœur qui bat à tout rompre, respiration plus rapide, mains qui tremblent…
2-Phase de résistance: on s’adapte, on fait face, tout va bien.
3-Phase d’épuisement: le stress s’installe, on n’en peut plus, on se met en danger : les maladies cardiovasculaires et le burn out sont là, qui guettent…
B- Pourquoi le stress peut-il être nuisible ?
Pour mieux comprendre son fonctionnement, imaginons une valise lourde. Si on la porte un court instant, la tension voire la douleur que nous ressentons au bras reste supportable. En revanche, si on la porte sur une longue période, on se fatigue, on s’épuise.
Le stress fonctionne de la même manière : face à une nouvelle situation déstabilisante ou inconnue, il va générer la production de 2 hormones (adrénaline et cortisol) qui vont nous permettre de mobiliser nos ressources et ainsi faire face et nous adapter à cette nouvelle situation (phase d’alerte puis phase de résistance). En cela, on peut dire que le stress nous est utile : nous avons relevé le défi qui nous était lancé : bravo !
Le hic est quand il s’installe, quand il s’inscrit dans la durée, quand il nous ronge à petits feux. Le stress devient alors chronique et réellement nuisible : il met à mal notre corps et notre bien être.
On comprend mieux pourquoi ceux et celles qui savent gérer leur stress ont développé « une vraie compétence, au même titre qu’une compétence technique, linguistique ou informatique. »
Car à quoi bon être talentueux dans son travail si, chaque matin, on se lève, la boule au ventre, l’estomac noué par le stress ?
Comment développer cette compétence ?
Il s’agit d’explorer les thèmes suivants, à commencer par une meilleure connaissance de ce qui nous stresse : quelles situations, quels comportements, quelles personnes provoquent du stress en nous ?
Ce sont nos « stresseurs ».
Bien souvent, nous connaissons nos grands stresseurs (un collègue désagréable, un client exigeant et râleur…) mais avons-nous idée de tous ces petits stresseurs qui, cumulés, viennent nous parasiter et polluer notre quotidien ?
Comment les identifier ?
Je vous invite à dresser votre tableau de bord de stress, à l’image de celui que j’évoquais, lors de ma webconférence du 4 octobre dernier : « Comment gérer son stress ? »
Puis à le compléter pendant les 2 semaines, à venir.
[table id=2 /]
Vous réaliserez alors que ce tableau présente un double intérêt :
1- repérer la fréquence de vos stresseurs : tous les jours, quelques fois par semaine, par mois ?
et
2- identifier ce qui vous perturbe en particulier.
Il s’agit ensuite de voir quels sont les stresseurs sur lesquels vous avez un moyen d’action.
Par exemple, :
* si être coincé dans les bouchons vous stresse, essayez de voir si vous ne pouvez pas partir à des horaires décalés. Ou bien peut-être pouvez-vous négocier de travailler chez vous, quelques jours dans le mois ?
* Si l’informatique vous donne de l’urticaire, pourquoi ne pas demander une formation ?
Malheureusement, comme le souligne Patrick Légeron, vous constaterez que bien souvent, vous ne pouvez pas grand chose contre vos stresseurs.
Certes, votre action sur vos stresseurs reste limitée mais saviez-vous que vous avez le pouvoir d’agir sur votre « 2nd ennemi du stress » : la façon dont VOUS REAGISSEZ face au stress.
Car face à un même stresseur, il y a différentes réactions possibles.
Prenons un exemple : un collègue vous fait une remarque désagréable. Trois réactions possibles :
X s’énerve,
Y ne dit rien mais n’en pense pas moins et part ruminer.
Quant à Z , il prend du recul en se disant : « Il n’est pas de bonne humeur ce matin ». Ce stresseur (la remarque désagréable) n’a pas d’impact sur lui. Comment faire pour ressembler à Z ? Je vous en parle dans mon prochain article 😉
Et la clarinette hindoue dans tout cela ?
En parallèle de ce tableau, il va s’agir de constituer, ce que Patrick Légeron appelle, « une armure contre le stress » qui comprend
1- une vie saine : manger équilibré, faire de l’exercice (du sport si possible mais aussi adopter de nouveaux réflexes : « Je prends l’escalier plutôt que l’ascenseur ou l’escalator, je descends 1 station avant ma station habituelle… »),
2- « injecter des émotions positives dans votre quotidien pour contrebalancer les émotions négatives, malheureusement souvent très présentes en entreprise. » Comment ? En vous accordant régulièrement, dans votre journée, des petits plaisirs : un coup de fil à un(e) ami(e), du shopping, une balade pendant votre pause déjeuner… bref quelque chose qui vous fait sentir BIEN.
3- rire ! Encore et encore ! Quand avez-vous ri la dernière fois ? N’hésitez pas à côtoyer des personnes (parmi vos proches ou certains collègues) qui vous font rire. Ou bien encore filez regarder une vidéo qui chatouille vos zygomatiques.
4- pratiquer un hobby. Aussi consciencieux êtes-vous, il est important de vous épanouir aussi en dehors de votre travail. Et pourquoi pas en jouant de la clarinette hindoue ? 😉
Pour approfondir cette approche, voici la vidéo de Patrick Légeron. Avec le code MIEUXETRE, vous bénéficierez d’une réduction de 10%
