Pas facile de réguler notre colère, tristesse, peur….
Pour vous parler de ces émotions, j’ai choisi une bougie…
Avez-vous en effet remarqué comme la flamme d’une bougie, posée près d’une fenêtre ouverte, peut changer, au gré du vent ? Tantôt grande et fière, tantôt petite et fragile.
Cette bougie, c’est un peu nous, fonction des événements qui surviennent dans nos vies :
Ainsi, quand la vie est douce et facile, nous abordons nos journées, droites, dignes, emplies d’une énergie incroyable, avec la sensation grisante de pouvoir accomplir facilement notre quotidien et plus encore. Avec enthousiasme et légèreté.
Mais la vie est ainsi faite, des événements perturbateurs surviennent qui nous plongent vers le bas ou nous inquiètent, nous angoissent ou bien encore nous font sortir de nos gonds. A l’image de cette petite flamme qui vacille sous un vent trop fort, nous chancelons : nous prenons conscience de notre fragilité et de nos limites. Pas facile alors de réguler nos émotions qui prennent contrôle et de notre esprit et de notre corps…
Comment la méditation de pleine conscience peut-elle alors nous aider ?
Quand nous nous sentons engluées dans nos difficultés, dans nos émotions type tristesse, peur, colère…, bien souvent, la tentation est grande d’enchaîner nos activités comme si de rien n’était pour chasser nos émotions : « Calme-toi, ça va aller ».
Ou bien à l’inverse, nous avons tendance à les ruminer, à les ressasser : nous les alimentons : « C’est la cata, pourquoi c’est toujours à moi que ça arrive ?… »
La méditation de pleine conscience nous propose un autre chemin : accueillir et observer ce qui se passe en nous alors.
En 3 étapes :
1- Je m’arrête quelques minutes, je cesse toute activité et j’essaie de nommer ce que je ressens à cet instant : est-ce de la tristesse, de la colère, de la peur ?…
Objectif : identifier mon émotion.
2- Je prends ensuite un temps pour me relier à ma respiration, à mon ventre qui monte et descend, au rythme de mes inspirations et expirations. Si je le souhaite, pour m’aider à calmer mon esprit agité qui part dans tous les sens, je peux poser mes mains sur mon ventre. Je me concentre ainsi sur l’air qui entre puis sort de mon corps. Ma respiration devient mon point d’ancrage.
Objectif : calmer mon esprit, trouver un peu d’apaisement.
3- Puis, je me relie à mon corps, aux sensations physiques que je ressens, là, maintenant : comment cette émotion se manifeste-t-elle dans mon corps, quels messages mon corps m’envoie-t-il ? S’agit-il d’une tension au niveau de mon dos, ma nuque, de douleurs au ventre ? Mes mains sont-elles moites , mon rythme cardiaque accéléré ?…
Je ne cherche pas à ne pas être en colère, triste ou apeurée. Je cherche plutôt à observer les impacts de mon émotion sur mon corps.
Sans me juger, sans me dire : « Ca ne va pas bien de réagir ainsi, de ressentir cela…. »
Comme si je créais un sas de décompression pour me permettre d’entrer en contact avec mon émotion, de façon authentique c’est à dire sans culpabilité ni honte.
Sans chercher de solution. Pas tout de suite, pas maintenant. Plus tard.
Maintenant, mon objectif est de prendre du recul par rapport à ce qui me perturbe, d’apaiser mon esprit et de retrouver un peu de lucidité.
Cet exercice, je l’ai testé et continue de le pratiquer quand une émotion intense me met sens dessus dessous : si possible, je m’isole alors et m’autorise à la ressentir, sans la chasser ni m’y accrocher. Elles fait partie de moi. En lui permettant d’être là, en lien avec ma respiration, en lien avec mon corps, tout se passe alors comme si je desserrais son étau.
Cet exercice peut étonner ; pour autant, il s’avère efficace (à condition de le répéter encore et encore) car il nous permet de développer une autre façon d’être avec notre émotion.
Il ne résoudra pas nos problèmes : la méditation de pleine conscience n’est pas une baguette magique.
En revanche, elle est un formidable outil pour nous aider à refaire surface, pour nous aider à réguler notre colère, notre tristesse, notre peur.
Pas à pas, petit à petit.
Voilà pourquoi, je ne peux que vous encourager à la tester inlassablement et avec bienveillance.
Racontez-moi 🙂