bienveillance humanité

C’était un vendredi soir de novembre. J’emprunte l’escalator pour quitter la station Place de Clichy quand je tombe nez à nez sur… les fesses nues d’un homme juste devant moi ! Son pantalon – ou plutôt un sac plastique bleu en guise de vêtement – pend tristement. Il essaie bien de le remonter mais ses mains sont chacune encombrées…

Vous imaginez les regards autour de moi, l’un ahuri, l’autre gêné, un troisième plein de pitié.

Je me retrouve hors de la station, toute chamboulée, de prendre en pleine face un peu de la misère humaine : elle est là, bien présente, ici…

Je reste là, sens dessus dessous, ne sachant que faire : je file rejoindre mes amis qui doivent m’attendre pour dîner ? Je suis déjà en retard… Ou je reviens sur mes pas, vers cet homme que j’aperçois à quelques mètres, claudiquant, ses deux bras chargés ?

Les pensées se bousculent dans ma tête : bienveillance, altruisme.. ? C’est le moment de leur donner un sens. Me voici donc à emboîter son pas. J’arrive à son niveau. Il fait justement une pause. Je me plante devant lui et lui tends le billet que j’avais dans ma poche. Il le regarde et le chiffone entre ses doigts, l’air étonné. J’essaie de lui dire quelques mots. Rien ne sort… Me vient soudain à l’esprit :  » Bonne continuation !  » Je n’ai (heureusement !) pas le temps de les prononcer que je réalise à quel point ces deux mots sonnent faux : bonne continuation de quoi ?!  Alors, simplement, je le regarde : son oeil droit est fermé, sa bouche légèrement entrouverte, édentée. Je lui souris.

Puis je repars, chavirée, chamboulée. Quelques pas plus loin, je m’arrête, je respire, je sens ce besoin de faire une pause pour ancrer cet instant en moi.

Je sais bien que mon geste n’a pas changé sa vie. Mais je sens en moi une vraie chaleur, celle d’avoir – je le crois sincèrement – adouci sa soirée et créé un lien, même fugace, avec cet homme à la dérive, sensible à un regard, une parole, un geste de réconfort.

N’est-ce pas aussi ça l’esprit de Noël : alléger le fardeau de ceux dont les épaules sont alourdies, leur souffler un peu de notre humanité ?

 

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